conciliabule ensommeillé
Avant de s'endormir, elle l'a évoqué. Roulée en boule dans son lit, elle l'a vu près d'elle derrière ses yeux fermés. Elle croyait sentir son souffle, sa présence, tout près d'elle sous la couette à fleurs. Elle parle très, très bas, car sous l'effet du somnifère, sa conscience se dilate, se dissout peu à peu dans l'oubli. Elle croit voir flotter ce sourire, si doux...
— Je peux te poser une question?
— Bien sûr.
— Tu ne le prendras pas mal? Je pourrais te blesser...
— Ne t'en fais pas. Plus rien ne peut m'atteindre maintenant.
— Tu es sûr que... que tu ne me feras jamais de mal? Parce que...
— Non. Je ne te ferai pas de mal. Si je suis là, c'est parce que tu le veux. Quand tu n'auras plus besoin de moi, je m'en irai. Mais tant que tu le voudras, je serai là, je veillerai sur toi. Dors maintenant, ma douce. Laisse les vapeurs s'emparer de toi, enroule-toi dans une boule de douceur où rien ne t'atteindra.
C'était comme s'il remontait la couverture sur ses épaules. Elle soupire, enfouit son visage dans oreiller. Elle a envie de lui dire "je t'aime", mais elle n'en a pas le temps. Elle s'endort.
Pondu par liloupop, le Mardi 16 Décembre 2003, 21:20 dans la rubrique "dialogues imaginaires".