De Liloupop à Lilou Black... lunatisme ou lycanthropie?

l'érotisation de l'écriture

--> pour moi la Muse est un homme aux cheveux noirs

Une façon comme une autre de se replier sur soi. Et de se moquer des gens par la même occasion. De leur faire croire (et de se faire croire à soi-même) tout et n'importe quoi.

Elle est dans un bistro, avec un café frappé, et une clope au bec. Son cahier est ouvert devant elle, elle écrit. À une table toute proche, il y a un type, vraissemblablement d'origine maghrébine, qui papote avec son poteau. De temps en temps, il tourne les yeux vers elle. Elle le sait, elle sent ses regards sur elle. Elle fait des manières, tire de façon mélodramatique sur sa cigarette, machouille nerveusement le bout de son stylo (ça, OK, c'est naturel. Que voulez-vous, quand on cherche le mot juste...), boit son café avec une paille, style Lolita de pacotille. Et elle écrit. L'inspiration est là. Duallité toujours, l'écrivain d'une main, la chichiteuse de l'autre...

Elle jette un œil au type, de temps en temps... Il est plutôt mignon, mais elle sait pertinemment que s'il lui parle, elle l'enverra sur les roses. Y a des feelings comme ça... Y a des gens, on a envie de leur parler, et d'autre avec qui l'échange de regards est largement suffisant.

Au bout d'un moment, elle va payer son café, ramasse ses affaires, et s'en va. Les deux gars s'en vont en même temps qu'elle. Il suffit d'un instant pour qu'il l'aborde. Elle le regarde froidement. Il essaie, maladroit. Au bout d'un moment, la phrase fatidique:
— T'as un copain?
Eclat de rire.
— Oui. La Muse...
Et elle le plante là, intérieurement hilare. Elle lui a cloué le bec, et s'est sortie d'une situation non recommendable, mais elle ne plaisantait qu'à moitié. Pour elle, la Muse est le meilleur amant du monde.

On est jamais mieux servi que par soi-même, et on a tendance à oublier que le cerveau est un formidable organe sexuel.

Muf-muf.

Pondu par liloupop, le Lundi 22 Mars 2004, 21:39 dans la rubrique "exercices de style".

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