Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

De Liloupop à Lilou Black... lunatisme ou lycanthropie?

... juste une question d'humeurs et d'emmerdements

La Couv' - Ecrire un article

Et si...

--> Regarder les gens, ça stimule l'imagination.

Samedi dernier, j'ai pris le métro, devant moi il y avait une dame qui lisait un cahier avec des trucs écrits de toutes les couleurs à l'intérieur. C'était sans doutes une simple enseignante qui se lançait dans une inspection de cahiers d'élèves (je détestais ça quand j'étais gosse. J'avais l'impression que c'était une atteinte à ma vie privée que de regarder mes cahiers. En plus, je n'étais jamais sûre de n'avoir pas laisser quelque commentaire dans les marges, sur Untel ou Untel que j'avais envie de tuer... Voulais tous les tuer à l'époque lol.) Mais c'était peut-être autre chose...

Imaginons, imaginons. Laissons notre esprit battre la campagne.

Elle portait un manteau rouge, et un tailleur noir, de bonne coupe, dessous. Son maquillage voyant, mais pas trop. Couche épaisse de fond de teint, rouge à lèvres assorti au manteau, sourcils redessinés au crayon. Elle faisait très bourgeoise satisfaite. Elle pourrait avoir des enfants. Par exemple une fille adolescente, quatorze, quinze ans peut-être... et un petit garçon d'une dizaine d'années, son chouchou. Dans le sac de cette dame, il y a une bombe. En faisant le ménage dans la chambre de sa fille, ce samedi matin, elle a vu le cahier qui dépassait de sous le lit. Un cahier grand format à la couverture illustrée façon "heroic fantasy", avec des runes et des mages à la chevelure imposante. Une démocratisation du "Seigneur des Anneaux". Agenouillée près du lit, elle a ouvert le cahier, pensant que c'était un cahier de cours qui avait glissé sous le lit (comme tous les ados, sa fille est extrèmement bordélique), mais elle a vite vu que ce n'était pas le cas. Des phrases, par ci par là. Une mise en page étrange, colorée, l'écriture serrée couvrant l'intégralité de la feuille, sans tenir compte des marges. La fille passe la journée chez une copine. La mère doit faire des courses de Noël aux galeries Lafayette. Elle fourre le cahier dans son sac. S'habille, se maquille. Elle sort. Prend le métro à Place d'Italie. S'assied dans la rame en face d'une fille plongée dans un bouquin, casque de walkman enfoncé dans les oreilles. Le train démarre. Elle sort le cahier.

Le début, c'est ordinaire. Moi, mes copines. Le prof de maths est un psychopathe taré. Simon, le mec le plus canon du lycée ne me regarde pas. Il n'a d'yeux que pour cette peste de Stéphanie avec son nombril percé et ses fringues à la dernière mode. Rien que de très normal. Et puis au fil des pages, les signes. Rien de grave, mais de quoi inquiéter cette dame qui a toujours cru faire au mieux pour ses enfants.

Les signes que cette jeune fille est mal dans sa peau. Elle a l'impression que ses amies se moquent d'elle. Elle se sent empruntée et maladroite. Elle a honte de ça et essaie de toutes ses forces de se cacher. Elle se noie péniblement dans ses devoirs pour garder un niveau honnête et faire en sorte que ses parents ne se rendent compte de rien. Elle écoute la radio pour savoir ce qui se fait, et éviter d'être évincée des conversations. Mais tout ça, ça ne l'intéresse pas.

Qu'est-ce qui l'intéresse en fait? Je ne sais pas. La dame a rangé le cahier et est descendue du métro à République. Une station qui me rappelle mon adolescence à moi, et où je ne remets les pieds qu'à reculons.

C'est toujours plus compliqué qu'on ne le pense. Et c'est là que je jette la pierre aux médias qui ont tendance à tout simplifier et à renforcer les poncifs. Je ne parle pas seulement du monde des adolescent. Ce n'était qu'un exemple. Ça doit être pareil avec le monde des personnes âgées, des malades du sida, des paysans de l'Aveyron ou de tout ce qu'on veut. Les évangiles télévisés nous sont imposés, on essaie de nous faire tous rentrer dans des p'tites boîtes, de faire de nous des trucs machins.

Liloupop a un tas de défauts, mais elle restera en vie tant qu'il lui restera son imagination pour croire à autre chose.

Et si...

Pondu par liloupop, le Lundi 8 Décembre 2003, 11:35 dans la rubrique "exercices de style".

T'as un truc à dire ?

blablas

Alezia

Alezia

09-12-03 à 00:09

Un jour, j'ai essayé de faire ce que tu as fait. Genre, je regardais les gens du métro et j'essayais de deviner leurs professions, leurs situations familiales, enfants etc. Mais je suis sure que j'étais à coté de la plaque ! lol  Mais bon, l'essentiel c'est l'imagination comme tu dis... ;)

Bisous!


homme mystère...

Liloupop et la connerie ambiante

fax me to the moon... ;o)